La Psychoboxe® dispositif clinique de médiation corporelle
Thérapeutique
Coopération - Médiation
Mental
Une thérapie de l’issue
En élargissant notre expérience dans le secteur médico-social et en utilisant la boxe comme médiation à la relation, nous avons pu poursuivre notre réflexion sur les pratiques de médiation corporelle, du mouvement et du geste vecteur d’une expressivité. Par ailleurs, SC Synergie, en 2019, a rejoint l’Association Parisienne de Psychoboxe® et de Recherche sur la Violence (APPRV) ainsi que l’Institut National de Psychoboxe®.
En nous alliant à des professionnels de la Psychoboxe®, nous pouvons échanger sur nos pratiques et prendre connaissance des recherches, dans le but de promouvoir la Psychoboxe®. Nous adhérons à un groupe de travail, d’échanges et de recherches sur les problématiques liées à la violence. Ceci nous permet désormais de plus en plus d’accompagner des jeunes et des adultes souffrant de troubles psychiques.
Selon nous, sans une aide qualifiée, les « blessures de vie » (traumas, violence subie, etc.) sont trop souvent intériorisées et ne sont pas traitées. Or, lorsque le cadre psychothérapique classique, basé sur la parole, demeure insuffisant pour aborder les problématiques de violence, la Psychoboxe® offre une pratique efficace de mise en travail entre corps et psyché.
Cette approche permet à une personne, à travers ses gestes, ses affects, ses représentations, d’interroger son rapport à l’autre et à la violence, de comprendre et de remettre en jeu ses processus défensifs et / ou adaptatifs, si ceux-ci la limitent. Ainsi elle peut lui permettre d’améliorer sa relation avec le monde extérieur, pour les autres et pour lui-même.
La Psychoboxe® : écouter notre violence archaïque par le mouvement du corps dans un combat
La Psychoboxe® est une pratique psychocorporelle conjuguant deux notions qui paraissent, au premier abord, bien différentes : la psychologie au sens de l’étude des comportements et processus mentaux et la boxe, sport de combat dans lequel deux pratiquants s’opposent à coups de poings en respectant certaines règles. Cependant, à y regarder de plus près, la Psychoboxe® ne se résume pas à l’association pure et simple de chacune de ces notions, mais relève plutôt d’une synthèse qui s’inspire de chacune d’elles et les dépasse.
La Psychoboxe® concède sa rupture totale avec la dimension sportive : pas de compétition, pas d’enseignement de techniques, seulement un questionnement du sujet sur les processus qui apparaissent au cours du travail, en association avec des souvenirs, des situations vécues, des affects… Ce positionnement a un effet sur la technique gestuelle qui se détache, elle aussi, de la boxe : la frappe est tellement atténuée qu’une multitude de coups légers sont nécessaires pour produire un effet de débordement, là où une frappe unique et décisive aurait été effectuée dans un cadre pugilistique.
La Psychoboxe® définie par R. Hellbrunn
« La Psychoboxe® a pour but de permettre à un sujet, à travers ses gestes, ses affects et ses représentations, de remettre en jeu l’universalité des processus et la singularité des positions qui émergent de sa confrontation à ce qui lui est violence dans son corps, sa parole et ses actes. Des combats libres à frappe atténuée effectués dans un cadre formellement défini quant aux mouvements qu’il autorise, contient, transforme et porte à l’intelligibilité, font apparaître le travail d’une image inconsciente du corps, dont la dynamique est secondairement reprise par une parole visant à la reconnaître, à l’élaborer et à lui permettre de s’engager dans une évolution propre. La Psychoboxe® ne se soutient que de l’ouverture d’une scène qui appelle un sujet à interpréter sa violence en la précipitant dans des formes perceptibles. » (Richard HELLBRUNN, Férir, la Psychoboxe® à l’écoute de la violence archaïque, texte inédit).
Le Cadre d'intervention
Dans un combat de Psychoboxe®, 3 personnes interviennent :
- Le « Psychoboxant »
- Le Psychoboxeur, et
- L’Observateur
Le déroulé
Le psychoboxant explore son rapport à la violence et questionne la posture qu’il adopte face à elle grâce au psychoboxeur. Ce dernier ne combat pas pour lui, mais engage son corps et ses gestes au service du psychoboxant. Il utilise le combat pour venir questionner son regard, son angoisse, sa peur, sa colère, l’évitement de son regard, ses états de transe et de sidération. Il observe globalement son comportement et ses émotions.
L’observateur extérieur est quant à lui garant du cadre, du bon déroulement du combat et peut faciliter la mise en mots des processus présents dans le combat.
Le psychoboxeur et l’observateur sont les co-thérapeutes de la séance, tous deux sont formés à la Psychoboxe® et au moins un des deux est psychologue.
Le combat dure 1 minute 30 secondes et se déroule avec des gants de boxe et à frappes atténuées. Le psychoboxant peut proposer de mettre au travail un vécu, une émotion ou une situation et choisit le thérapeute avec qui il va psychoboxer. Avant le combat, ils se mettent d’accord sur l’intensité des frappes et le combat est chronométré par l’autre thérapeute, qui sera l’observateur.
Pendant ce combat, le psychoboxeur et l’observateur observent et analysent le comportement du psychoboxant (sa façon d’utiliser l’espace, sa manière de se tenir debout, sa manière de se défendre ou de ne pas le faire alors qu’il prend des coups, sa manière d’attaquer…) mais également ses émotions (peur, angoisse, fuite, colère…).
Le psychoboxeur utilise son corps et surtout ses poings pour amener le psychoboxant à se confronter à sa difficulté psychique et aux problématiques de violence qui en découlent.
Le psychoboxant peut évidemment arrêter le combat à tout moment s’il se sent en difficulté, tout comme l’observateur peut le faire s’il parvient au même constat.
La séance se poursuit par un temps de récupération, suivi d’un temps de parole. Le psychoboxant est invité à s’exprimer sur ce qui a surgi comme affects, comme souvenirs, comme représentations et ce qu’il a perçu corporellement de sa façon de combattre.
Le psychoboxeur lui fait part ensuite de ses observations et de son analyse sur ce que le psychoboxant a mis en jeu dans le combat. L’observateur intervient en dernier.
Durant cette reprise, nous tentons de faire des résonances/transpositions éventuelles sur le sujet mis au travail durant le combat par le psychoboxant.
Ceci constitue le déroulement classique d’une séance de Psychoboxe®. Toute séance s’adapte à la problématique et aux appréhensions de la personne, jeune ou adulte, qui bénéficie d’une séance.
La Psychoboxe® connaît des applications
- En psychothérapie : principalement pour des sujets pouvant se montrer violents ou pour ceux qui sont passés par des situations difficiles et qui en gardent de profondes séquelles. Mais aussi pour toute personne en proie à une violence interne ou qui souhaite interroger son rapport à la violence.
- Dans le domaine éducatif : pour permettre à des jeunes, en intégrant leur image du corps, de trouver des repères quant à leurs limites.
Art 3: Compétence. Ne pourront prétendre au titre de Psychoboxeur que des praticiens dûment formés, agréés et supervisés dans le cadre de l’Institut de Psychoboxe®
Art 6 : Les applications de la Psychoboxe® en psychothérapie seront totalement soumises au secret professionnel.
Art 7: Aucune pratique ne donnera lieu à un rapport écrit destiné à un tiers à des fins d’expertise ou d’évaluation de la personnalité.
Art 8 : Quel que soit le champ d’application, la libre adhésion du demandeur est une condition absolue à l’exercice de la Psychoboxe® […] Aucune injonction thérapeutique ne pourra être acceptée en Psychoboxe®. Aucune pratique ne pourra être faite sous pression extérieure, ou étant la condition à une quelconque contrepartie.
La Psychoboxe® : conditions de l'exercice
Conditions de l’exercice d’un dispositif clinique de Psychoboxe®
Accompagnement psychothérapeutique de jeunes ou adultes en individuel pour lesquels la Psychoboxe® est indiquée.
Phase 1 : Entretien exploratoire
Durée : 1h30
Premier entretien avec le binôme de Psychoboxeur : rencontre avec la personne venant explorer son rapport à la violence, présentation du dispositif, potentielle « mise de gants », évaluation du consentement mutuel d’un engagement dans un processus thérapeutique en Psychoboxe®.
Phase 2 : Séance de Psychoboxe®
Durée : 1h
Accueil par le binôme de Psychoboxeur, alternance entre entretien et mobilisation corporelle (phase d’assaut, ou autre), débrief.
Les origines de la Psychoboxe®
Richard Hellbrunn : A poings nommés, genèse de la Psychoboxe® (édition l’Harmattan, 2014) « Psychanalyste, autrefois professeur de boxe par ailleurs, le conduisant à découvrir comment le corps mis en mouvement dans un cadre protégé libère les affects douloureux, enkystés en nous parfois jusqu’à l’insoutenable. L’ouvrage revient sur vingt-cinq années de pratique de la Psychoboxe® liées à des problématiques de violence. »
Dans le cadre de son travail de psychologue en prévention spécialisée, Richard Hellbrunn conceptualise une nouvelle pratique thérapeutique, la Psychoboxe®, en observant qu’après un combat de boxe, les langues se déliaient et certains jeunes pouvaient même associer leur expérience du combat avec d’autres souvenirs et expériences antérieures. C’est donc à partir de ce constat que s’est posée la nécessité d’être à l’écoute des mouvements du corps pour souligner, interroger et mettre en lumière ce qui était mis en jeu dans la propre violence du sujet à travers la boxe. C’est par la construction d’un cadre thérapeutique spécifique, dénué de toute visée sportive et compétitive, qu’il s’emploie à y parvenir et qu’il va élaborer une théorie du passage à l’acte à partir de ses inspirations psychanalytiques. Le dispositif Psychoboxe® est adressé à des personnes qui souhaiteraient interroger leur propre rapport à la violence (violence subie et / ou agie, physique, psychologique ou sexuelle).